vendredi 31 janvier 2020

Le saviez-vous ? Il y avait un aérodrome à Saint-Léger-la-Montagne dans les années 50



Le saviez-vous ? Il y avait un aérodrome à Saint-Léger-la-Montagne dans les années 50

Firmin Voisin a réalisé un travail minutieux pour retracer cette fabuleuse aventure aéronautique du Bois des Échelles.

L’histoire surprend : un aérodrome a vu le jour dans les Monts d’Ambazac dans les années 50.
Membre du Conservatoire aéronautique du Limousin (CAL), Firmin Voisin reste un aiguilleur minutieux dans la recherche sur l’histoire de l’aviation limousine.
Avec le concours des anciens de l’aérodrome de Feytiat et de Jacques Cheymol, conservateur au CAL, il a terminé récemment, après six mois de recherches, un dossier surprenant. Il s’agit de la création en 1953 d’un aérodrome dans les Monts d’Ambazac, au bois des Echelles, sur la commune de Saint-Léger-la-Montagne. Un concept ambitieux plus spécialement dédié aux vols en planeur. C’était l’époque où l’aéro-club de Limoges et ses vélivoles rêvaient de battre les records de distance et d’altitude. Un enthousiasme répandu au pays de Maryse Bastié et relayé par la presse. Un article du Populaire du Centre du 3 octobre 1955, joint à la documentation de Firmin Voisin, relate cette ferveur de « voler plus haut et plus loin ». On y apprend que le maire de Saint-Léger-la-Montagne (alors âgé de 73 ans), pour célébrer l’inauguration le 2 octobre, prendra lui-même le baptême de l’air depuis cette piste située à 625 m, d’altitude permettant d’atteindre très vite les 2.000 m, selon l’aérologie locale.

Contraintes

Une foule nombreuse (habitants des communes voisines et élus du département) assistait à l’arrivée de l’avion remorqueur et du planeur effectuant un magnifique vol de pente. On visait à cette époque les 300 km en vol direct, ce qui conduisait jusqu’à Biarritz par exemple. Mais très vite, diverses contraintes du site feront capoter ces ambitions. Il manquait notamment 100 m de longueur de piste selon les normes imposées, puis une ligne électrique à haute tension nécessitait un balisage coûteux.
Un concept ambitieux plus spécialement dédié aux vols en planeur
Seul souvenir, une photo aérienne des années 60 trouvée par cet enquêteur et qui montre la trace des travaux de bulldozers, une bande de 500 m taillée dans ce massif haut-viennois. 12 hectares de parcelles avaient été achetés, ils seront plus tard revendus à la Safer en 1972. Firmin Voisin garde précieusement ce cliché, mais sans nostalgie.
Ce spécialiste explique que l’évolution technologique rapide des planeurs ne nécessitait plus d’utiliser de telles pentes.
Enfin, la proximité de Limoges-Bellegarde aurait rendu difficile la cohabitation avec le trafic actuel des avions de ligne.
Une brillante carrière

Depuis son premier vol de pilote à l’âge de 15 ans, en 1955, Firmin Voisin a tenu les postes les plus divers. A l’armée il ne pouvait se diriger autrement que vers l’aviation légère de l’armée de terre (l’Alat), puis il deviendra tour à tour pilote instructeur, aiguilleur du ciel à Bellegarde (4 ans à la tour de contrôle) et même enquêteur pour les accidents d’avion.

En tant qu’adjoint au chef de district aéronautique, il s’est occupé des sept aérodromes du Limousin ainsi que des héli-stations comme celle de l’hôpital de Sainte-Feyre. Avec le grade d’ingénieur divisionnaire du contrôle de la navigation aérienne, il a accompli un parcours de haut vol. Sa médaille nationale de l’aéronautique décernée par le ministère des Armées honore cette carrière.

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